Cyril Jeunechamp : « Une grande fierté » | MHSCFoot Partenaire , billetterie Montpellier Hérault, mhsc match, match Montpellier, led publicitaire, panneau publicitaire led

Cyril Jeunechamp : « Une grande fierté »

Suite de notre série consacrée au titre de champion de France 2012 avec un retour sur la réception de Nancy le 29 octobre avec Cyril Jeunechamp. Titulaire ce soir-là, le défenseur montpelliérain revient sur cette rencontre ainsi que sur le rôle des anciens dans cette fabuleuse épopée.

En premier lieu, quel regard portes-tu sur cette fameuse rencontre face à Nancy ?
C'est un match qui reflète notre saison dans le sens où, une fois qu'on a réussi à mettre le premier but, nous étions restés solides défensivement avant de parvenir à mettre le deuxième but en contre. On ne prenait pas beaucoup de buts et on savait qu’offensivement on pouvait marquer à tout moment car on était assez efficace.

Pourquoi avais-tu choisi de rejoindre Montpellier deux ans plus tôt ?
René Girard m’avait appelé avant la fin du championnat de Ligue 2 la saison précédente. Il restait quelques matchs, il savait qu'il allait reprendre l'équipe puisqu'il était tombé d'accord avec le Président et il souhaitait s’entourer de garçons expérimentés pour encadrer les jeunes. Il m’a présenté ce projet en me disant qu'il souhaitait que j'en fasse partie je lui avais donné mon accord, qu’on soit en Ligue 1 ou en Ligue 2, puisque le championnat n'était pas encore terminé. Je connaissais René Girard depuis longtemps puisqu'il était directeur de la formation au Nîmes Olympique quand j’y étais. À l'époque déjà, il m‘avait donné une de mes dernières chances de passer professionnel. Depuis, on s'était beaucoup suivi, on s'était affronté quand il était entraîneur à Strasbourg et que je jouais à Auxerre… on ne s'était jamais perdu de vue. Il m'avait lancé au début de ma carrière et j'ai fini ma carrière avec lui. C'était un beau clin d'œil

les supporters savent que j’ai toujours donné le meilleur de moi-même et ils me l’ont bien rendu

Pour un pur Nîmois comme toi, il fallait un certain courage pour venir à Montpellier…
C’est vrai. Après, comme je l'ai toujours dit, je me suis toujours donné à fond pour chacun des maillots que j'ai portés. Je suis très fier d'avoir été formé à Nîmes Olympique et d’avoir joué dans l'équipe fanion de ma ville natale. Après, chacun fait son chemin. Bien sûr que la question s'est posée au départ pour un Nîmois de naissance comme moi d'aller jouer à Montpellier ; certains m’en veulent encore mais ce n'est pas grave. Si je l'ai fait, c’est parce que j'avais envie de le faire, de poursuivre ma carrière à Montpellier et les dirigeants montpelliérains m’en ont donné l’opportunité, ce qui n'était pas forcément évident au départ. Ils m'ont fait confiance et, en contrepartie, j'ai essayé de donner mon maximum de faire mon travail du mieux possible. J'ai été très fier de porter le maillot du Montpellier Hérault comme j'étais très fier de porter celui de Nîmes, d’Auxerre, du Sporting club de Bastia et de tous les clubs où je suis passé. Mais ce qui me rend encore plus fier, c'est que les supporters de Montpellier m'ont adopté aussi. Ça prouve qu’un Nîmois peut s'imposer à Montpellier en respectant tout le monde et en donnant le meilleur de lui-même. Les supporters savent que j'ai défendu leurs couleurs du mieux possible, même si je n’ai pas toujours été très bon, mais les supporters savent que j’ai toujours donné le meilleur de moi-même et ils me l’ont bien rendu. C'est une fierté, tout simplement !

nous n'avons pas ''joué les vieux relous'', nous avions essayé de nous mettre à la page. De leur côté, les jeunes ont été très à l'écoute

Comment as-tu vécu des deux premières années avec une 5ème place d'entrée de jeu puis une finale de Coupe de la Ligue de saison suivante ?
Ça va sans doute paraître un peu bizarre mais ces deux premières années ont été les deux plus belles pour moi. Nous n'étions pas programmés pour terminer cinquième la première année comme nous n'étions pas programmés pour faire une finale de coupe de La Ligue la seconde… pas plus que pour gagner le titre d’ailleurs (sourire). Nous étions vraiment une bande de copains qui étaient là pour un but bien précis et cela s'est bien passé. Je ne dis pas que nous n'étions pas une bande de copains la troisième année, bien au contraire, mais les deux premières années nous étions l'équipe qui était montée de Ligue 2 avec les trois ou quatre recrues qui s'y été rajoutées, Geoffrey (Dernis), Romain (Pitau), Emir (Spahic) et moi. Il y avait aussi les plus anciens du club comme Laurent Pionnier ou Souleymane Camara pour ne citer qu’eux et l'ambiance a tout de suite était bonne, grâce notamment à la dynamique de la montée. En tant qu’anciens, nous avons aussi su nous adapter aux jeunes, nous n'avons pas « joué les vieux relous », au contraire, nous avions essayé de nous mettre à la page. De leur côté, les jeunes ont été très à l'écoute de ce qu'on leur disait, ils se sont mis au diapason ils ont écouté nos conseils et en contrepartie ils nous ont amené toute leur fougue, leur insouciance de gamins de 20 ans. Tout cela fait que, sportivement, nous étions une très belle équipe, qui plus est avec un très bel état d'esprit. Quand on touchait à quelqu'un de l'équipe, tout le monde venait le défendre, notre force était là. Quand on rajoutait ça aux qualités de footballeur de chacun, ça faisait un sacré collectif.

Tout le monde s'est pris au jeu, le PSG n’a pas répondu présent sur certains matchs et nous avons su en profiter

Comment as-tu vécu cette fameuse année du titre ?
Nous étions une équipe solide qui ne prenait pas beaucoup de buts et qui était très efficace dès qu’elle avait des occasions. Les résultats ont commencé à faire boule de neige, on prenait plaisir à être en haut du classement et, au fil des matchs, les résultats tiraient tout le monde vers le haut. Ça faisait jouer la concurrence car tout le monde avait envie de jouer en étant en haut du tableau et ça a créé une émulation que l'on ne retrouve pas quand on est dans le ventre mou. Tout le monde s'est pris au jeu, le PSG n’a pas répondu présent sur certains matchs et nous avons su en profiter.

À quel moment as-tu commencé à croire au titre ?
Je dirai dans les 10 derniers matchs de la saison. Le vrai tournant, c'est la victoire contre Lille à domicile (37e journée). On savait qu'en gagnant contre Lille, même s'il ne fallait pas « déconner » ensuite contre Auxerre, on aurait fait un grand pas. En revanche, avant cette rencontre, même si on en parlait vite fait entre nous, on ne se projetait pas sur le titre de champion parce que c'était la meilleure façon de se planter. Le coach insistait beaucoup là-dessus d'ailleurs. On restait dans l’optique de bien travailler, de bien s’arracher ensemble et de voir à la fin ce que cela donnerait. On n'était pas programmé pour ça mais en étant dans les deux premiers quasiment toute la saison, on savait que c'était une chance pour nous d'être champion… et nous avons su la saisir.

Ce n'est pas le coach qui nous demandait de faire le relais, on le faisait par nous-mêmes, tout simplement parce que c'était dans notre nature

Comment as-tu abordé ce rôle de cadre avec Romain, Geoffrey et Laurent notamment ?
C'est quelque chose que tu as naturellement. Ce n'est pas le coach qui nous demandait de faire le relais, on le faisait par nous-mêmes, tout simplement parce que c'était dans notre nature. Bien sûr qu'on jouait moins, bien sûr que parfois on était dégoûté de ne pas jouer mais on se demandait ce qu'on pouvait apporter pour que ça fonctionne et ont donnait tout pour apporter quelque chose en plus et que l'on continue de rêver. Même si parfois c'était dur, à aucun moment un cas personnel ne doit passer avant le collectif. Quand il y a meilleur que toi à ton poste, tu essaies de faire un maximum pour tenir ton rôle du mieux possible mais quand une équipe tourne, c'est aussi normal de ne pas la changer.
Plus globalement, quand on voyait que certains partaient un peu sur une mauvaise pente, on essayait de calmer le jeu, de les remettre dans le vrai. Ça rejoint ce que je disais tout à l'heure : Les jeunes était vraiment été très à l'écoute. Dès qu'on leur parlait, ils savaient qu'on n'était pas là pour « casser les couilles » mais que c'était pour le bien du collectif. C'est un rôle que j'ai pris beaucoup de plaisir à endosser parce qu’il y avait de l’écoute et de l’échange entre les jeunes et les plus anciens.

Qu'est-ce qui faisait la force de cette équipe ?
Il y avait le talent, bien sûr, mais la force numéro une de cette équipe, c’était la solidarité. Même si on était copain, on savait se dire les choses quand quelque chose n'allait pas, c'est ça une vraie équipe.

C'est une histoire de foot mais aussi une histoire d'hommes

Quand le MHSC est champion à Auxerre, tu as 36 ans. Qu'est-ce que tu ressens au coup de sifflet final ?
J'ai ressenti beaucoup de fierté. Comme ça arrivait à la fin de ma carrière, je me suis forcément remémoré quelques moments forts de celle-ci. Tout a presque défilé d’un coup et ça m'a donné beaucoup de motivation pour continuer, même si je jouais beaucoup moins. Ce titre, c'était beaucoup de fierté pour nous, pour le club, pour les Présidents, les supporters. La belle histoire aussi, c'est qu'avec un groupe et les moyens qui étaient les nôtres, nous étions arrivés à battre tous les « gros » et ça, personne ne pourra jamais nous l’enlever. Ça restera dans toute notre vie à tous.
Le lendemain, on savait que la ferveur serait importante mais quand on va sur le balcon de l'opéra comédie et que l'on voit tout le monde qui est en bas, c'est vraiment impressionnant. Avoir une récompense comme cela d'être champion alors qu'on n'était pas destiné à l’être, quand on est joueur, c'est vraiment quelque chose de magnifique.

Globalement, quel souvenir gardes-tu de ces quatre années au MHSC ?
Je ne garde que des bons souvenirs de mon passage à Montpellier. Sur la fin, je jouais moins mais il faut aussi reconnaître que des joueurs comme Henri Bedimo ou Garry Bocaly faisaient des superbes matchs. J'ai donné le maximum, autant au niveau de mes qualités de joueur que de mes qualités d'hommes. Aujourd’hui, je sais au fond de moi que l'aventure entre le Montpellier Hérault et moi n'est pas terminée et que je reviendrai un jour dans ce club. Je sais que le club sera toujours là pour moi et le club sait que ce sera réciproque. J'ai tellement vécu de choses positives à Montpellier que ce soit sur le terrain ou en dehors, notamment par la relation que j'avais avec le coach René Girard, avec Michel Mézy, avec les présidents Louis et Laurent Nicollin… C'est une histoire de foot mais aussi une histoire d'hommes.

Le quizz de Cyril

Son meilleur souvenir l'année de titre : « Lille à la maison, pour le match, l'ambiance, dénouement… C'était le dernier match à domicile, il nous rester un match avant d'être champion… Il y a aussi ce scénario où l'on marque dans les dernières secondes. »
Le match le plus fou : « Saint-Étienne à La Mosson avec le but d'Olivier (Giroud) à la dernière seconde. »
Le match le plus difficile : « Lille à la maison »
Le match où il a commencé à trois au titre : « Lille à la maison, encore… »
Le but qui l’a le plus marqué : « Celui de Younes (Belhanda) lors de notre victoire à Marseille »
L'anecdote qu’il n'a jamais osé raconter : « C'était en stage d'avant saison. Nous avions pris une ou deux bières et au moment du repas, comme c'était de coutume avant de commencer, le coach a pris la parole. Comme par hasard, il a évoqué quelque chose dont nous avions parlé avec Romain quelques minutes auparavant. À moment donné, nos regards se sont croisés avec Romain et nous avions pris un fou rire. J'étais juste à côté du coach heureusement il ne m'a pas vu… sinon ça aurait été chaud (éclat de rire). Ça avait été un super moment. »